Stéphane BONJEAN

Des cuvées pleines d’avenir

Si l’on cumule ses deux ascendances familiales, c’est au moins une douzaine de générations qui a précédé Stéphane Bonjean dans les vignes de Châteaugay et alentours. Présumés doyens du département, certains ceps de gamay d’Auvergne furent plantés en 1903 par son trisaïeul maternel… Cela n’empêche pas le jeune vigneron de porter son regard et ses efforts loin des frontières du vignoble auvergnat, notamment vers le Québec où il travailla quelque temps, ou encore vers l’Asie pleine de promesses. « En France, nous restons trop souvent sur nos acquis, qui parfois “fondent” un peu, plutôt que d’aller voir à l’extérieur, là où l’on peut trouver ou créer des synergies. »

Cette volonté d’ouverture va de pair avec une quête acharnée de la typicité du terroir, de la révélation minutieuse des meilleures expressions possibles de chacune de ses parcelles, comme autant de facettes d’une pierre précieuse. Et ainsi avance Stéphane, à coups de cuvées originales : il en propose généralement six en rouge. À cet égard, le millésime 2011 fut une double réussite, l’AOC venant s’apposer à celle « que j’essayais de faire depuis dix ans, cette fois on y est arrivé… » Une cuvée nommée Gabin, du prénom du jeune Bonjean né en cette décidément très belle année ! Dans le registre épicé-poivré caractéristique de Châteaugay, ces nouvelles cuvées montrent une souplesse croissante où le fruit se hisse en exergue.

Pour Stéphane, l’avenir passe par une agriculture durable et à taille humaine, avec une priorité aux traitements d’origine naturelle, et s’annonce plutôt bien : « Nous faisons un métier à risques, où l’on ne tient pas sans passion ! Mais je crois que cette appellation a changé le regard des Auvergnats sur leurs vins, et ça c’est important. »