Jean-Pierre BERGER

Tradition et progression

Lorsque Jean-Pierre Berger décide, au sortir de ses études agricoles, de s’installer comme viticulteur, il ne s’agit pas que d’un passage de témoin entre générations, passage qui se prolonge toujours puisque sa mère Denise assure à la cave de la rue de la Crouzette un accueil chaleureux. C’est l’époque où s’esquisse une réorientation plus générale du vignoble auvergnat. Certes, la famille Berger fait de longue date du vin à Châteaugay, mais lui s’y consacrera entièrement, délaissant alors le maraîchage – car les productions chateaugayres traditionnelles incluaient aussi haricots, petits pois et pommes de terre. « On voulait essayer de vendre un peu mieux nos vins, de valoriser le métier ; même s’il ne s’est pas simplifié depuis, je n’ai toujours pas de regrets ! » Il reprend alors des parcelles rendues disponibles par la cessation d’activité de plusieurs exploitants eux aussi “doubles actifs” ; il constitue ainsi une exploitation viable immédiatement, sans avoir à replanter.

L’embouteillage commence en 1989, et Jean-Pierre traverse rapidement le pire et le meilleur : « En 1991, le gel a pratiquement anéanti la récolte ; et en 1992, une médaille d’or au concours des vins de Paris : c’était la première récompense, après seulement trois ans de vente en bouteilles ! » Le pari de la mécanisation ouvre ensuite les portes d’une autonomie toute nouvelle dans le travail . Jean-Pierre conduit aujourd’hui son domaine – 5 hectares du seul cépage gamay, sur des parcelles assez dispersées dans la zone d’appellation – vers une culture plus raisonnée en termes de produits sanitaires. La suite logique d’une évolution trentenaire vers une production de qualité.